Page 27 - THELIN

Pourquoi ? If I consider what he finally consented to
Je ne saurais le dire à la place du peintre.
Ce que je puis en dire tient presque de
l’évidence: c’est qu’il n’y a nulle trace, ici, de
narcissisme. La tentation doit être puissante,
pourtant. Il suffit de considérer l’histoire de
l’autoportrait (y compris chez Rembrandt, à telles
périodes de sa vie) pour s’en convaincre. Mais
d’autres se sont représentés sans ménagement
(je pense à un autoportrait de Pierre Bonnard, en
vieux boxeur décharné, par exemple…).
Avec lui-même, Philippe Thélin est sans
complaisance. Non seulement, il ne s’épargne pas,
mais il se malmène. Voyez sa tête parcourue de
larges bandages et de pansements, son regard
bas, par-dessus des lunettes lourdes; voyez ces
couleurs virulentes et provocantes; ces grands
aplats, toutes ces variations de l’impitoyable.
Sans pitié pour lui-même (ce n’est pourtant
pas faute de souffrance), le peintre n’en
appelle jamais à l’apitoiement du spectateur,
à l’apitoiement de celui qu’il prend à témoin,
de celui qu’il rend témoin immédiat de ses
interrogations et de ses tourments. ”Voyez ,
semble-t-il dire, je ne suis qu’une épave ridicule,
qu’un personnage (sinon un clown) grotesque,
presque un singe (je parierais que Philippe les
aime avec tendresse!)”.
Ici et là, le pistolet sur la tempe n’a hélas rien
d’un geste de théâtre.
show until this day he opened his doors, with
fear and reluctance, only from year 2012,
there are mostly self-portraits.
Why?
I could not tell it instead of the painter.
But I can tell something evident to me: there
is no stain here of narcissism. Temptation
must be strong though. Everything is in the
history of self-portrait itself through some
moments of Rembrandt’s story for instance.
But some are represented without bluntly
(I am thinking of a self-portrait of Pierre
Bonnard, like an old emaciated boxer…)
With himself, Philippe Thélin has no
complaisance. It is not only about not sparing
himself but he bullies himself! His head is full
of bandages, plasters, his look is low, over
heavy glasses - the colours are fierce and
provocative, there are great aplats, all these
variations of ruthlessness.
Pitiless for himself- not because of a lack
of suffer - the painter never appeals the
spectator to pity, never appeals the one he
takes for direct witness of his questionings
and torments.
He seems to say “Look, I am only a ridiculous
wreck, only a character -or maybe a clown-
almost a monkey (I bet Philippe likes them
tenderly!)”.
PHILIPPE THÉLIN