Page 25 - THELIN

“spectacularly” and tormented paintings.
Vertiges, angoisses, obsessions, hantises : de
toute évidence, la peinture de Philippe Thélin
était et demeure habitée. Il n’allait donc pas
s’exprimer à moitié, pas plus en demi-teintes
qu’ ”en petit”. Mais il allait le faire longtemps,
j’y insiste, dans les grandes profondeurs du
silence et de la solitude; en secret et à l’écart.
Que peignait-il? Des paysages disloqués (en
regard desquels ceux de Chagall paraissent
d’aimables fantaisies!); des scènes de romans
russes (Dostoïevski plutôt que Tolstoï); des
personnages énigmatiques, démunis, déchirés,
blessés par la vie (moralement et physiquement
blessés!), hantés par la mort. Il n’y avait rien
là, on s’en doute, de la figure de style ni de la
vaine recherche d’effets faciles. C’est dans leur
être que ces personnages étaient éprouvés,
corps et âme!
De ces années de travail acharné, il reste
aujourd’hui des traces précieuses, essentielles,
mais il faut savoir que ce ne sont jamais que
celles que le peintre a bien voulu conserver et
épargner: nombres d’œuvres ont été détruites
par lui, qu’il jugeait ”insuffisantes”, maladroites
ou périmées.
Si l’on considère ce qu’il a enfin consenti à
montrer désormais (il n’a ouvert ses portes,
avec craintes et réticences, qu’à partir de
2012…), ce que nous voyons surtout, ce sont
des autoportraits.
Munch went there, the works were the
witness of deep ravages. But Philippe was
already engaged in his way, comparable to
not any another’s. An artwork was being
born!
Dizziness, anguish, obsessions, haunt:
obviously, Philippe Thélin’s paintings were
and will stay inhabited. He would not express
only one half of what he wanted to say, nor
in half taints, nor making things littler. He will
be doing this for a long time in the deepest
silence and loneliness. He will be doing it
apart.
What did he paint? Dislocated landscapes
- the ones that Chagall painted look like
peaceful fantasies! - Russian novels scenes
(more Dostoevsky than Tolstoy), enigmatic
characters, torn, hurt, helpless, haunted
with death. There was nothing here to do
with a figure of speech or a vain seek for
easy effects. It was in their being that these
characters were hurt, in their bodies and
souls!
From these years of hard work, it remains
precious, essential tracks, but it is important
to know that they are always the ones the
painter wanted to save et keep. Many of
Philippe’s works has been destroyed by him.
He judged them insufficient, awkward or
outdated.
PHILIPPE THÉLIN