Page 21 - THELIN

Ce ne serait pas faux. Pour Philippe Thélin, on that was said until this time could be only
voudra seulement bien considérer qu’elle tient
de l’urgence vitale, à aucun degré d’un vernis
bon à faire valoir en société.
Venons-en donc à la peinture.
Depuis vingt ans, avec une interruption, une
cassure, de sept ans environ, Philippe se
consacre à la peinture. En silence, longtemps
en secret - et obstinément. Cette activité-
là aussi - mais plus que toute autre - lui est
devenue nécessité, dès le jour où il a réalisé
(au prix de doutes sans cesse reconduits!) que
le geste de dessiner ou celui de peindre lui
étaient possibles ; qu’un champ s’ouvrait devant
lui, nouveau, immense, qui lui permettrait
d’exprimer des pans majeurs de sa personnalité.
À l’âge de 20 ans, Philippe écrivait des poèmes. Il
en a publié deux recueils; d’autres, je le sais, sont
en travail, qu’il reprend et poursuit autant qu’ils
le poursuivent. Mais la peinture s’est imposée:
désormais, elle ne sera plus celle des musées
seulement, qu’il n’a cessé d’arpenter, ni celle des
monographies qu’il explore inlassablement: elle
sera devenue un langage dont il pourra faire son
moyen d’expression privilégié.
Au temps de notre adolescence, nous avons
découvert ensemble, au Musée du Jeu de Paume,
tel qu’il était alors à Paris, à la fois Van Gogh,
Cézanne, Pissarro, Soutine, Rouault et les autres.
Philippe continue de les interroger. Il découvrira
plus tard les primitifs flamands, les italiens du
linked with “culture”. It would not be wrong,
but to Philippe Thélin, it is much more like
vital emergency, he would never see all
this knowledge as a varnish that makes him
gleam in society.
Now the time has come to draught about
painting.
For twenty years- with an interruption, a
break of seven years, Philippe gave himself to
painting. Silently, for a long time as a secret,
and wilfully. This activity too- and more than
any other- became necessary, from the day
he realised, not easily, that the gesture of
painting or taking a paintbrush was possible,
that a huge new world was here for him, and
that was where he could express whole pans
of his personality.
When he was twenty, Philippe wrote poetry.
He published two collections. There are
some more- I know- that are still in process
of writing or rewriting. He works on them as
much as they work on him. But the painting
is stronger than words. He is not only a
spectator in museums where he often goes
or in books he often reads but the painting is
a new language where he can the most easily,
the most truly express.
Back to our teen years, we discovered
together, in the Musée du Jeu de Paume,
how it was at this time in Paris, at the same
PHILIPPE THÉLIN