Page 23 - Van Que : Still Life / Nature Morte

naturel et dynamisme. Les blancs n’y sont jamais The water-colours, heightened by a posteriori
des déficits, mais, comme les blancs géniaux de
Flaubert, marge, écrin, amorce.
Toutes ces créations refusent la noirceur et
les violences contemporaines. Nous sommes
loin du “Cri” d’E. Munch. Même ses “Nuits”,
habituellement exacerbation des angoisses, des
douleurs, sont de sérénité, de tendresse. Cette
œuvre, d’inspiration le plus souvent panthéiste,
est bien l’expression poétique de la ferveur, de la
passion pour la vie.
“Doit-on renoncer à exprimer la vie et
l’imagination dans toute leur fraîcheur, leur
pureté et leur spontanéité ?” C’est en ces termes
que Van Qué définit son art. “La poésie du décor
naturel” nous livre un état de cette conception.
La réalité, la vie dont elle est imprégnée est
l’unique préoccupation de l’artiste. Il pose sur
les être, les objets; les lieux, un regard attendri,
mais curieux et aiguisé, pour en rendre compte
au mieux, et donner une création qui n’est jamais
le seul produit de l’esprit, mais un contact étroit,
charnel avec le réel quotidien. Il sonde le monde
dans lequel il se meut ; sa poésie ne le maintient
ni trop loin, ni trop près de cet univers dans lequel
son émotion, sa “pansympathie” (J.Supervielle)
reconnaît la promesse d’un bonheur infini.
Rien ne lui échappe, du concret, du quotidien, et
si l’art de la nature peut être un art complet, Van
Qué nous en propose ici une forme achevée.
Pierre Philibert
Agrégé de l’Université
Ancien Conseiller au Ministère
De la Culture et de la Communication
 VéLo Et cAdrE dE LIt
1964 oIL oN cANVAS 12x9 IN. /92x73 cM.
light brush-work, are simply lines and splashes of
colour: here to the art of Western compositions,
VAN QUE adds with a single stroke of the brush,
that touch of Oriental painting, which gives to
his work a natural quality and dynamism. The
blanks are never deficiencies but like the brillant
blanks of Flaubert, they are a margin, a setting
for a jewel, a beginning. All these creations
refuse contemporary somberness and violence.
We are a long way from E. Munch’s “The Cry”.
Even his “Nights”, usually a source of heightened
anxiety and pain, are all serenity and tenderness.
This work, most often of pantheist inspiration is
well and truly the poetic expression of fervour, of
passion for life.
“Should one renounce expressing life and
imagination in all its freshness, its purety and its
spontaneity ?” These are the terms in which VAN
QUE defines his art. “The Poetry of The Decor”
provides us with a example of this conception.
Reality and the life which permeates it are the
sole preoccupation of the artist. He contemplates
beings, objects and places with a fond but curious
and eagle eye to capture them all the better and to
produce a creation that is never the sole product
of the mind but a close and carnal contact with
daily reality. He sounds out the world in which he
moves ; his poetry maintains him neither too near
nor too far from that world in which his emotion,
his “pan-sympathy” (J. Supervielle) recognizes
the promise of infinite happiness.
He misses nothing that is concrete, that part of
every day life and if the art of nature can really
be complete art, then, VAN QUE offers us, here,
a most accomplished form of it.
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