Page 37 - Van Que : Ecole Vietnamese

vAN QuE
INTELLIGENcE OF ThE EyES ANd OF ThE hANd
L’ INTELLIGENcE dES yEuX ET dE LA MAIN
Le vaste mot "intelligence" désigne généralement
des facultés d’ordre cérébral. Il est détourné ici pour
désigner certaines qualités des deux outils naturels
propres aux artistes peintres et aux plasticiens : les
yeux et les mains. L’acte immédiat de peindre, de
modeler et de sculpter est une affaire concernant
uniquement les yeux et les mains. L’oeuvre d’Art
obtenue ainsi semble dépendante de leurs qualités
que nous appelons "l’intelligence". Dans ce sens,
ce mot se réapproprie toutes la signification
cérébrale du terme, à savoir que le geste accompli
par ces outils n’est pas seulement "physique" mais
fait participer également l’intellect. Dans ce cas,
l’artiste doit "préfigurer ou imaginer" l’œuvre
qu’il va créer: il doit savoir la décomposer et la
recomposer par le moyen «non-artistique» qu’est
l’intellect, c’est-à-dire par le langage.
Les "artistes sans œuvre et sans art" se contentent
de s’arrêter à ce dernier acte. Mais l’intelligence
des yeux et de la main est surtout leur faculté de
communication avec la sensibilité, l’ instinct et l’
intuition de l’artiste
Ainsi, l’acte de peindre résulte de gestes
volontaires. Mais l’oeuvre obtenue n’est presque
jamais l’oeuvre voulue et projetée d’avance. Cela
montre que l’artiste «ne travaille pas» dans un
processus de "déterminisme".
En effet, cette grande part de surprise qu’il trouve
devant son oeuvre finie s’appelle "L’ART" et la
satisfaction de l’artiste proviendrait probablement
de sa faculté d’étonnement et de son sentiment de
découverte de sa propre oeuvre.
The word “intelligence” which covers a variety of
meanings is generally used to describe cerebral
faculties. Here it is used differently to define certain
qualities of the two natural tools characteristic of
painters and artists: the eyes and the hands.
The immediate act of painting, modelling and
sculpting is an activity concerning solely the eyes
and the hands. The work of art thus obtained
seems to depend on their capacity and we call
this “intelligence”. In this sense, the word takes
on all the cerebral meaning of the word, given
that the action carried out with these tools is not
only “physical”; but that it also makes use of the
intellect. In this case the artist must “prefigure or
imagine” the work he intends to create. He must
be able to decompose and recompose the work by
“non-artistic” means, namely the intellect, that is to
say through language. “Artists without works and
without art” merely stop at this final act. But the
intelligence of the eyes and the hand lies in their
capacity of communication with the sensitivity,
the instinct and the intuition of the artist.
So, the action of painting results from intentional
actions. But the work created is hardly ever the
work that had been intended and planned in
advance. This shows that the artist “does not
work” in a process of “determinism”.
The large part of surprise he experiences in front
of his finished work is what we call “ART” and
the satisfaction of the artist probably comes his
faculty of astonishment and the impression he has
of discovering his own work.
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